Les risques sont inhérents à toute activité. Ils représentent la part d’éventualité et d’incertitude susceptible d’avoir un impact – négatif (menace) ou positif (opportunité) – sur une entreprise. Bien gérer ses risques permet de maîtriser leurs effets sur l’organisation. La gestion des risques consiste ainsi à les identifier, à les évaluer et à prendre les décisions stratégiques adéquates. Qu’est-ce que la gestion des risques, pourquoi et comment la mettre en place (exemple à l’appui), on vous explique tout dans cet article !
Définition de la gestion des risques
La gestion des risques est un processus visant à identifier, évaluer et piloter les risques susceptibles de perturber une organisation. Elle permet de passer d’une situation réactive à une situation proactive où :
- on anticipe les menaces qui peuvent l’être et on cherche à se protéger de leurs conséquences potentielles
- on met en œuvre les moyens nécessaires pour profiter des opportunités
Cette gestion des risques se décompose en plusieurs étapes :
- Identification du risque
- Analyse du risque
- Évaluation du risque
- Traitement du risque
- Contrôle continu
L’objectif principal de la gestion des risques consiste à classer les risques en fonction de leur occurrence et de la gravité de leur impact afin de pouvoir prioriser les risques plus importants et les traiter. Elle permet aussi de les prioriser et les traiter de la meilleure façon.
Il est important de souligner que l’on évoque souvent deux notions :
- la gestion des risques qui renvoie à l’attitude adoptée pour maîtriser ces risques
- le management des risques qui concerne la mise en place d’un système permettant de gérer les risques de manière pérenne
Importance de la gestion des risques
Prendre connaissance de l’environnement de travail
La gestion des risques permet de connaître et de comprendre les facteurs internes et externes susceptibles d’influencer le fonctionnement des activités de l’organisation.
Prendre les bonnes décisions
Grâce à la gestion des risques, la Direction a une plus grande connaissance des risques et des opportunités qui l’entourent et peut donc ajuster sa stratégie en cohérence avec ses objectifs.
Maîtriser son organisation et ses indicateurs
La gestion des risques améliore la visibilité de l’organisation, en mettant en lumière les points critiques. Grâce à la mise en place du contrôle continu, les indicateurs clés (KPI) permettent de surveiller l’évolution de la performance de l’entreprise.
Anticiper et se protéger des menaces
Comme nous l’avons dit, la gestion des risques est un processus proactif. Elle permet de mettre en place les actions appropriées pour atténuer les impacts des risques, renforçant la résilience de l’organisation.
Tirer profit des potentielles opportunités
En identifiant et en évaluant les opportunités, la gestion des risques va guider les décisions vers l’exploitation de ces avantages.
Augmenter sa performance opérationnelle et financière
La gestion des risques permet de réduire les pertes (temps, finances, ressources), d’améliorer l’efficacité opérationnelle et ainsi d’assurer la pérennité de l’organisation.
Exemple de gestion des risques
Prenons l’exemple de l’entreprise X qui produit des appareils audio haut de gamme et qui souhaite proposer un nouveau modèle de casque sur le marché. Avant d’entreprendre ce développement, elle aura tout intérêt à anticiper les risques. Pour cela, elle devra mettre en place une gestion des risques comprenant les 5 étapes suivantes.
Identification du risque
Il existe différentes façons d’identifier les risques :
- par l’analyse du contexte global de l’organisation (diagnostic, matrice SWOT…)
- par l’analyse des processus cartographiés
- par la réalisation d’activités opérationnelles et de gestion ainsi que les remontées de terrain
- par la réalisation des audits internes
En optant pour l’une des méthodes ci-dessus ou en les cumulant, l’entreprise X a identifié trois risques majeurs :
- Risque de défaillance des composants du casque qui pourrait entraîner des rappels du produit, des réparations et nuire à la réputation de l’entreprise X
- Risque de conformité si la réglementation sur la qualité sonore n’est pas respectée, l’entreprise X pourrait recevoir des amendes ou des litiges
- Risque de marché si celui des produits audio évolue rapidement avec l’émergence de nouvelles technologies
Elle va également pouvoir classer chaque risque selon sa typologie.
Analyse du risque
L’entreprise X va essayer de comprendre les causes des différents risques. Plusieurs outils et méthodes comme les 5 Pourquoi, Ishikawa… peuvent l’y aider.
Ici, la défaillance potentielle peut être classée parmi les risques opérationnels internes, la conformité parmi les risques externes et le risque lié au marché parmi les risques financiers externes.
Une fois les causes identifiées, l’entreprise X procède à l’analyse des conséquences. Par exemple, le risque de défaillance pourrait entraîner un rappel du casque, engendrant des coûts supplémentaires et nuisant à la réputation de l’entreprise.
Ensuite, l’entreprise X examine les dispositifs de maîtrise déjà en place visant à réduire les risques au niveau de l’évaluation, qui est la prochaine étape.
Cette étape inclut aussi l’analyse des incidences sur les processus et les documents de l’entreprise X, ainsi que l’identification des sinistres confirmant le risque et permettant d’améliorer son analyse.
Évaluation des risques
Une fois le risque identifié et analysé, l’entreprise X peut procéder à son évaluation, c’est-à-dire quantifier sa vraisemblance ainsi que sa gravité / son ampleur. Pour cela, elle va s’appuyer sur les échelles de cotation de la vraisemblance et de la gravité.
À l’issue de l’évaluation, chaque risque de l’entreprise X aura une note finale, qui permettra de le prioriser et décider de la manière dont elle traitera le risque.
Traitement du risque
L’entreprise X peut choisir de traiter les risques identifiés de deux façons différentes :
De manière passive
L’entreprise X peut soit accepter le risque, soit le différer dans le temps s’il est jugé non prioritaire. Ici, par exemple, l’entreprise X va décider d’accepter le fait que le marché des produits audio évolue rapidement. Elle va faire son maximum pour développer un produit de haute technologie, tout en reconnaissant qu’elle ne pourra pas anticiper les technologies émergentes qui sont hors de son contrôle.
De manière active
L’entreprise X peut aussi :
- Circonscrire le risque, c’est-à-dire ajouter des mesures de maîtrise, de prévention et/ou de protection
- Augmenter le risque pour mieux saisir une opportunité, ce qui revient soit à affronter un nouveau danger, soit à diminuer les dispositions de maîtrise existantes
- Transférer le risque vers un tiers qui est jugé plus apte à en assurer le traitement et à en accepter ses effets négatifs et positifs
- Supprimer le risque
Dans ce cas précis, l’entreprise X va ajouter des mesures de maîtrise et de prévention pour minimiser les risques de défaillance des composants. En ce qui concerne le risque de conformité, elle va transférer ce traitement à un expert en réglementation sur le sujet, minimisant ainsi toute menace de litige.
Dans tous les cas, elle devra réaliser un plan d’action pour atteindre l’objectif choisi. À chaque action du plan, sera assigné un responsable qui indiquera comment réaliser les actions au fur et à mesure et informer le responsable du risque de l’avancement des progrès réalisés.
Contrôle continu
Pour être certaine de bien gérer ses risques, l’entreprise X devra suivre et revoir si besoin ses plans d’action. Il convient alors d’évaluer si les actions déployées ont permis ou non au risque d’atteindre son objectif.
Suite à l’exécution des actions, le contrôle continu consiste aussi à réévaluer les risques à la lumière des actions faites pour voir si l’entreprise X a réussi ou non à les diminuer, par exemple.
À noter : des audits internes réguliers peuvent être mis en place en complément pour évaluer la bonne conduite générale des plans d’action et leur suivi.
Pour conclure, la gestion des risques est bien plus qu’un simple outil opérationnel, il s’agit d’un processus clé guidant les décisions stratégiques et anticipant les évolutions. Il est important de retenir que l’important n’est pas de passer du temps à essayer de tout anticiper (risques, incertitudes) mais plutôt de faire une réflexion sur les principales menaces de son secteur d’activité et opportunités existantes afin de mettre en place des actions / moyens de maîtrise pertinents pour renforcer la protection de votre organisation.
Si cet article a attiré votre attention, notre outil PYX4 Risk vous permettra de mettre en application la gestion des risques facilement et collaborativement :
- Identification et évaluation des risques
- Réalisation des échelles de cotation
- Réalisation et suivi des plans d’action
- Création de votre propre matrice de risques
- Gestion et participation de toutes les parties prenantes concernées
Image à la Une : Aziz Acharki – Unsplash