En 2024, le management de la performance se classe dans le top 3 des sujets qui vont prendre de l’ampleur dans les années à venir. C’est en effet ce que nous disent les résultats de notre grande enquête Qualité, Performance et Amélioration continue. Ces derniers indiquent également que le management de la performance est désormais traité à plus de 80 % dans les organisations. Mais comment cela se traduit-il dans leur stratégie ? Comment est géré le reporting ? Quels sont les enjeux ? Toutes les réponses dans cet article.
La maturité de la gestion de la performance
Les organisations sont conscientes des enjeux de performance, mais peinent à sauter le pas. La majorité d’entre elles se situe toujours aux niveaux 2 et 3 (près de 67 %), indiquant, comme en 2022, une maturité moyenne de la gestion de la performance :
- niveau 2 : opportune (40,4 %)
- niveau 3 : maîtrisée (26,5 %)
La part de réponses de niveau 1 (non fiable) est en léger recul avec 9,1 % des réponses, tandis que la part des organisations atteignant les niveaux 4 (pertinente) et 5 (agile) est en progression : près de 24 % en 2024, contre 18 % en 2022.
On s’aperçoit que le besoin de gestion de la performance est désormais une évidence pour toutes les organisations. Et, bien qu’elle soit peu marquée, la légère évolution positive vient encore le confirmer. Cette gestion implique cependant un déploiement de dispositifs : processus, organisationnels, de mesures.
Il est donc nécessaire de continuer à insister sur les enjeux de performance globale et sur la nécessité d’outiller la gestion associée, les freins étant souvent très liés au déficit d’outillage (méthodes et solutions).
Parmi les autres facteurs à prendre en considération :
- les ressources : la mise en place d’une gestion de la performance efficace nécessite des ressources humaines (effectifs, compétences) et financières, ce qui peut représenter un frein à l’atteinte des niveaux supérieurs pour certaines organisations
- le changement : la gestion de la performance est un domaine en constante évolution et certaines organisations peuvent avoir du mal à suivre le rythme des meilleures pratiques et des derniers outils ou méthodologies.
La planification stratégique
Les outils utilisés
Pour décliner leur stratégie ou leurs objectifs de performance, près de 76 % des organisations utilisent la matrice SWOT.
Bien que l’analyse SWOT soit largement connue et utilisée, elle ne constitue pas un outil de planification stratégique complet, car elle ne permet pas de décliner la stratégie en objectifs stratégiques comme le proposent les OKR ou Hoshin Kanri.
Il y a tout de même fort à parier que la déclinaison de la stratégie en plan d’action est bien effectuée, mais probablement sans méthodologie particulière.
Cela constitue un axe de progrès pour les professionnels de la qualité / amélioration continue / performance qui souhaitent un meilleur alignement des systèmes et un rôle plus stratégique.
Le système d’informatique décisionnelle
En 2024, près de la moitié des organisations interrogées disposent d’une solution de Business Intelligence (47,2 %) alors que c’était le cas pour 15 % des organisations en 2018 et 30 % en 2022.
Bien que ce chiffre ne cesse d’augmenter, du chemin reste à parcourir pour la moitié des organisations, allouant encore du temps et des ressources à l’élaboration et la mise à jour de leurs propres tableaux de bord.
La gestion du reporting
Le responsable du reporting
En 2022, la Direction était le principal responsable du reporting. Désormais, chaque service pilote sa propre performance (38,4 %).
Le service Qualité arrive néanmoins en deuxième position, progressant de quatorze points en deux ans (20 % en 2022 contre 34 % en 2024), passant ainsi devant la Direction qui n’est responsable du reporting de la performance que dans 24 % des cas.
Une énorme avancée, qui reflète le besoin grandissant de consolider et de suivre la performance de manière globale, traduisant le fait que la décentralisation à ses limites.
Dans tous les cas, même si le service Comptabilité / Finances remportait encore 20 % des suffrages en 2022 (ex-aequo avec le service Qualité), il est relégué cette année à la dernière place avec seulement 3 % des réponses.
La communication des indicateurs
Les moyens utilisés pour communiquer sur les indicateurs de performance restent assez semblables aux années précédentes :
De manière assez habituelle, les organisations utilisent principalement des tableaux de bord. Ces derniers peuvent également faire l’objet de revues ou de comités lors desquels ils sont commentés et analysés afin d’identifier les potentielles actions.
Cette approche traditionnelle reste donc prédominante, bien que d’autres outils comme les tableaux visuels et l’intranet soient aussi utilisés dans une moindre mesure.
Les enjeux liés à la performance
Comme en 2022, le premier enjeu sur lequel les organisations projettent de se pencher en matière de performance est la définition d’indicateurs de processus (53 %). Elles suivent déjà des indicateurs, mais ces derniers ne sont pas toujours les plus appropriés en termes de pilotage, et les organisations en sont conscientes. Elles sont donc toujours en quête d’indicateurs permanents et pertinents.
Pour conclure, la gestion de la performance est devenue un élément central pour les organisations. Si des progrès sont visibles, notamment avec une adoption croissante des outils de Business Intelligence et une décentralisation du reporting, la route est encore longue pour atteindre une gestion complètement optimisée. On s’aperçoit également qu’il y a la nécessité de rapprocher la Qualité et l’Amélioration continue des aspects “performance”.
Le Baromètre de la Performance des Organisations 2024 a été réalisé par PYX4 en partenariat avec France Qualité, le Mouvement Québécois de la Qualité et France Processus.
Image à la Une : Unsplash – Ferdinand Stohr