La Qualité est de plus en plus considérée au sein des organisations. Cela se ressent dans la perception qu’en ont les professionnels comme dans l’implication des Directions. Quelle place les organisations donnent-elles à la qualité ? C’est ce que nous allons voir dans cet article, en nous appuyant sur les résultats du Baromètre 2024 de la Performance des organisations.
La qualité, indispensable aux organisations
En 2024, la qualité est perçue assez largement comme essentielle à l’efficience de l’organisation pour 53 % des répondants de notre grande étude Qualité, voire comme un vecteur de progrès significatif pour 36 % d’entre eux.
Des chiffres qui ne cessent d’augmenter depuis les premières éditions du Baromètre puisqu’en 2022, seulement 33,3 % des répondants la considéraient comme essentielle.
Les réponses plus pessimistes sont rares, ce qui est une excellente nouvelle, puisqu’elle est perçue comme :
- un mal nécessaire à 5 %
- une démarche sans valeur ajoutée à 3 %
- une contrainte pour les activités à 2,8 %
Les affirmations remettant en cause la nécessité d’une démarche Qualité, autrefois présentes dans l’inconscient collectif, n’ont définitivement plus lieu d’être.
💡À noter que l’inversion des tendances se confirme, peu importe la taille de l’organisation.
Une évolution qui n’a été possible que parce que les équipes Qualité au sens large ont fait la
preuve que c’était une nécessité. Si la perception de la qualité s’améliore, l’implication de la Direction ne s’en trouve donc que renforcée.
👉 À quoi ressemblent les fonctions Qualité en 2024 ?
Une meilleure synergie entre Direction et qualité
Au-delà de la performance économique et financière, la performance opérationnelle, mais aussi sociale et environnementale, sont de plus en plus prises en compte et, par rebond, les activités Qualité / Amélioration continue / Performance deviennent critiques pour les organisations.
Ainsi, cette meilleure perception de la qualité, s’accompagne d’une plus grande implication de la Direction dans cette démarche. Les résultats de notre Baromètre de la Performance des organisations le confirment : 44,8 % des répondants indiquent que le principal niveau d’implication de la Direction est la codécision. Autrement dit, la Direction prend part à l’arbitrage collectif et à l’orientation.
Il est suivi de :
- la concertation : la Direction fait partie des échanges concernant les alternatives, les problématiques, l’élaboration collective de propositions (30,4 %)
- la consultation : l’avis de la Direction est sollicité (un peu moins de 17 %)
- l’information : la Direction est informée des changements et des orientations (8 %)
Ces réponses sont comparables aux résultats de l’enquêe 2022. Les professionnels, qui l’appelaient de leurs vœux depuis toujours, ont été entendus : Qualité / Amélioration / Performance et Direction travaillent main dans la main.
Il n’y a plus de césure entre les fonctions Qualité / Amélioration continue / Performance et la Direction : le dialogue est désormais permanent et les relations animées par la volonté de trouver des solutions ensemble.
Un soutien de la Direction encore perfectible
Bien que la Direction soit de plus en plus impliquée dans la démarche Qualité, son soutien n’est pas encore totalement acquis.
Chaque année, les services Qualité / Amélioration continue / Performance gagnent un peu plus en légitimité et en reconnaissance de la part de la Direction, comme nous venons de le voir. Pourtant, cette dernière représente toujours un frein lors de la mise en place des démarches.
Le manque de soutien de la Direction arrive en 4e position (24 % des réponses), soit une place plus haute qu’en 2022. Même si l’on reste loin de ce que l’on constatait par le passé (31 % des répondants l’avaient pointé en 2018), le soutien de la Direction Générale sur ces problématiques ne doit pas être considéré comme acquis.
Les trois autres freins arrivant en tête sont :
- le manque d’implication des parties prenantes (51 %)
- le manque de cohérence entre stratégie, management global et management Qualité / Amélioration continue / Performance (38 %)
- le manque de formation des collaborateurs (28 %)
Les deux premiers freins sont les mêmes que dans l’édition 2022 de l’étude. Les professionnels continuent donc d’éprouver des difficultés à engager les acteurs de l’organisation dans leurs démarches, pourtant considérées comme stratégiques.
Autre frein qui arrivent dans des proportions à peu près équivalentes :
- le manque de cohérence entre les systèmes : cela reste un challenge sur lequel les organisations doivent se concentrer. Des outils de planification stratégique pourraient être mis en place pour essayer de travailler sur un alignement
Enfin, autre constat que nous avions déjà fait lors de l’édition 2022 : les professionnels de la Qualité / Amélioration continue / Performance semblent moins souffrir du manque de moyens, du manque de ressources financières et du manque d’outils adaptés.
En 2024, la qualité se place comme un pilier essentiel pour les organisations, avec une implication croissante de la Direction et une meilleure reconnaissance de la démarche. Cependant, des défis persistent, tels que le manque d’implication des parties prenantes, la cohérence stratégique ou le besoin de formation des collaborateurs. Aussi, bien que les Directions semblent plus impliquées, elles représentent encore un frein à la mise en place de la démarche Qualité.
Le Baromètre de la Performance des Organisations 2024 a été réalisé par PYX4 en partenariat avec France Qualité, le Mouvement Québécois de la Qualité et France Processus.
Image à la Une : Marco Bianchetti – Unsplash